Le Grand Détour

Akaroa, la French Connexion

france_french_flag [24 février 2016]
Il est 10h lorsque nous prenons enfin la route pour Akaroa après un crochet vers le loueur de voiture pour enregistrer le permis de Susie (oublié la veille…). Ce qui semble extraordinaire avec ce pays, c’est la diversité des paysages à quelques dizaines de kilomètres seulement les uns des autres : on passe de la montagne enneigée, aux lacs, aux falaises et à la plage en un claquement de doigt. Lorsque nous quittons Christchurch, nous nous trouvons rapidement à la campagne mais entourés de hautes collines. Un peu plus loin nous traversons d’énormes lacs avant que la route ne grimpe sur les collines, dont la plus haute fait quasiment 900 mètres et nous prenons, virage après virage, nos premiers effets wahou de la journée.

Il n’est pas simple de s’ajuster car le paysage nous donne tour à tour l’impression d’être dans les Alpes du sud, en Suisse, sur les volcans d’Auvergne, puis en Bretagne ou sur les falaises d’Etretat ! La route que nous suivons s’appelle la route du sommet. C’est une route de rêve qui serpente sur la crète de la péninsule d’Akaroa, que James Cook avait cru être une île, en faisant le tour de trois anciens cratères volcaniques. La vue sur la baie est à couper le souffle, d’autant plus que les nuages du matin ont cédé la place à un soleil magnifique.

La petite ville d’Akaroa que nous rejoignons aujourd’hui et dont le nom signifie « long port » en maori, est notamment connue pour être « la ville française de Nouvelle-Zélande ». C’est en effet dans cette péninsule que le cours de l’histoire aurait pu changer lorsque les premiers colons français s’y installèrent en aout 1840… après avoir été coiffés sur le poteau de quelques jours par les anglais. En fait l’histoire fut un peu cruelle pour le capitaine Jean Langlois qui débarque à cet endroit en 1838 et y voit une excellente base pour une colonie française. Après avoir signé un accord avec les chefs maoris locaux pour leur acheter leurs terres, il repart en France pour revenir avec les premiers colons, le matériel nécessaire et tout l’attirail officiel… sauf qu’à son arrivée, l’endroit est officiellement devenu anglais. Il faut dire que le temps du voyage, les anglais ont signé l’accord historique de Waitangi avec plus de 150 chefs maoris de l’île du nord, bientôt suivis par ceux de l’île du sud pour « s’accaparer » les îles. Plutôt que de repartir pour un voyage qu’on imagine très pénible, les français sont restés et ont formé une colonie et une ville relativement prospère, qui cultivera son caractère français très longtemps, que ce soit avec le nom des rues ou encore dans l’architecture de ses maisons. Aujourd’hui encore les néozélandais considèrent que c’est leur petite ville française.

La ville est très mignonne en soi mais je manque de culture pour reconnaitre quoi que ce soit de français dans l’architecture. En tous cas l’environnement, lui, est incroyable avec ce bras de mer qui ressemble à un énorme lac et ces collines qui cernent la ville de toute part.

Nous déjeunons dans un Fish & Chips apparemment réputé mondialement dans lequel nous nous régalons face au petit port de plaisance et à la mer.

Ensuite nous décidons d’aller faire un tour dans le musée de la ville supposé contenir une importante collection Maori… Malheureusement celui-ci est toujours en rénovation à cause des tremblements de terre de 2011 et il n’y a pas grand chose à voir, à part quelques bâtiments, des panneaux explicatifs et surtout un film de 20 minutes qui retrace toute l’histoire de la ville, depuis l’arrivée des premiers français jusqu’à nos jours. Pour le coup un film instructif et intéressant.

La balade en bateau que nous avons réservée hier soir pour découvrir la baie ne part qu’à 16h donc nous avons le temps de déambuler dans la ville. Et nous choisissons de visiter « The Giant house », la maison étonnante d’une artiste locale, Josie Martin, apparemment mondialement connue. A flanc de colline, cette grande maison recèle un jardin complètement fou, rempli de sculptures en mosaiques de toutes les couleurs. A parcourir sous le soleil éclatant, ce jardin et la maison elle-même me fait penser à Alice au pays des merveilles, avec une inspiration et une joie enfantine absolues. C’est vraiment incroyable, en fait le travail d’une vingtaine d’années à paysager le jardin, à tailler des arbres en animaux, à y installer des sculptures, des petits coins d’où l’on peu admirer la vue, etc. Nous passons un adorable moment à nous perdre dans les méandres de ce jardin, en écoutant Edit Piaf, ville française (ou presque) oblige.

C’est l’heure d’embarquer à bord de notre bateau pour notre croisière découverte. Le temps est parfait, le soleil un peu moins brûlant qu’à 14h et nous ne sommes que 4 passagers ! Et 4 français qui plus est ! L’entreprise que nous avons choisie, EcoSeaker, est une entreprise familiale menée par Steve, le descendant de cinquième génération de fermiers, dont la famille possède de nombreuses terres de la péninsule. Comme nous sommes peu nombreux à embarquer, Steve en a profité pour venir avec sa femme et son fils de deux ans pour cette balade aussi agréable qu’instructive. L’embarcation quant à elle est un ancien bateau de secours de la marine, avec des bords gonflables en cahoutchouc.

Nous partons cheveux au vent, d’abord à la recherche du plus petit dauphin du monde, le dauphin hector (l’habitant de la mer en maori) que nous ne tardons pas à apercevoir. Mais les règles de conservation de cette espèce très menacée sont strictes : il ne faut pas aller vers les dauphins en bateau mais les laisser venir à nous s’ils le souhaitent… ce qu’ils ne tardent pas à faire 😉

Puis c’est bientôt au plus petit pingouin du monde de nous saluer, dans un décors fantastique de falaises, d’arches de pierres, de strates volcaniques multicolores, de trous d’eau explosifs, accompagnés par le vol d’albatros et de cormorans qui se sèchent les plumes au soleil. Sans oublier les otaris qui paressent langoureusement au soleil. Steve ne tarit pas d’explications, de faits historiques et d’anecdotes tandis que nous nous gorgeons de ces paysages.

Sur le trajet du retour en bateau, nous avons la chance de naviguer au milieu d’un énorme nuage de krill qui teinte la mer d’un rouge sang surprenant. Pour ma part je n’avais jamais vu ces petites crevettes d’eau froide qui font la joie des baleines et qui entourent le bateau par millions.

Nous rejoignons le petit port d’Akaroa avec de grands sourires. Et comment pourrait-il en être autrement après cette superbe mini-croisière ?

Bientôt il est temps de rejoindre Christchurch, non sans prendre de nouvelles photos du haut de la route panoramique avec la lumière du couchant…

Nous passons une bonne partie de la soirée à refaire le monde en compagnie de Danielle et Baxta. En parlant de voyage ou d’expédition, elle nous montre le livre-photo qu’elle a produit à partir du blog de son frère parti il y a quelques années avec sa femme pour un périple en voiture de Londres à Sydney ! Wahou, ça c’est de l’aventure. Elle est vraiment sympa cette fille et nous sommes heureux de pouvoir passer du temps avec elle pour partager nos vies… People over things !

Juste avant de nous coucher, j’en profite pour regarder nos options d’hébergement pour les prochains jours et je réalise en panique que tout semble complet pour notre visite à Milford Sound dans 7 jours…

 

english_flag [24th February 2016]
The idea was to get out early. In reality too hard after a too late a night and by the time we’d headed back to the car rental place to sort my paperwork (and to extend the rental as we’ve decided to stay an extra week in New Zealand!) it was really getting on before we left Christchurch in the direction of the coast and, more specifically, a place called Akaroa.

The guide book recommends taking the Summit Road that, kind of obviously, runs along the summit of the volcano crater that is the bay of Akaroa…and so we did! I admit that I was slightly nervous however, as the road was incredibly narrow and windy and the views were so magnificent that Stéphane kept looking at them! Luckily though he’s a good driver and there wasn’t much other traffic on this particular road! ^_^

At one point there are seaviews on both sides of the car as we advance along the peninsula towards the Akaroa town. What an amazing and stunning road! Stéphane stopped the car every now and again so that we could take photos, cutting across the road to the lay-bys on the other side, on blind bends!

By the time we drove down into Akaroa we were both getting peckish so we parked up and headed to a fish and chips restaurant (again recommended in the guidebook). The surrounding restaurants were all pretty expensive and so we were happy with the Special at the chippy for $15 each — opting for one of each of today’s catch (Orange Raffy and another fish that I’d never heard of!). We ate them sitting outside — there was enough for at least four or five people…huge portions!

After lunch we waddled back towards the other side of the main beach, passing the large metal cauldrons that were supposed to be used for melting down the whale fat when they caught whales…except that they never did manage to catch the whales here as they just swam past the entrance to the bay further down the coast.

The town’s museum has, according to the Lonely Planet, a wonderful collection of Maori art and craft. What the guidebook doesn’t tell us is that, since the 2011 earthquake, this collection has been moved into safe storage and the museum has only one small room, the old courthouse (where a video plays in a loop) and the oldest remaining French build house in Akaroa (that you can’t go into, but that you can look through the windows into to see how it would have been furnished at the time of its construction). Slightly disappointing because what is there is very interesting but also we would probably have headed to a town on the other side of the peninsula which also has a Maori museum if we’d known.

We still had some time to kill before our boat trip and so we decided to head up the hill to “The Giant’s House”. This place is a large villa up a hill owned by an artist called Josie Martin. This lady likes to create sculptures in her garden using mosaics. She’s clearly very inspired by Gaudi and her garden is just amazing. There are so many different people, animals and objects dotted around her garden. The entrance fee is a bit steep (as is the driveway), but we spent a lovely half an hour or so wandering around the garden and admiring her imagination and talent before we headed off down to the docks for our trip.

At the dock we met Steve (the owner of EcoSeaker and fifth generation Kiwi) and his wife and son. We clambered onboard his boat and the two other passengers arrived. The tour can take up to 15 or 20 people, but today we were privileged and there were only four of us (which is why he invited his wife and son to join us). It really felt like we were part of the family by the end of it!!

The other couple of passengers weren’t actually a couple but a French man and woman, about 65 years old. They were travelling around Australia and New Zealand together for a month or so. They’d even started by renting a camper van, but the guy had decided that it was too crap and so they’d swapped it for a car instead! ^_^ Confirmed some of  what Stéphane and I had been afraid of about trying to find cheap campervan rentals in New Zealand…you never know what kind of vehicle you end up with.

Anyway, back to the boat trip. Steve explained on the loudspeakers loads of things as we headed out of the bay and into the ocean. Stéphane then spent a lot of time translating what had been said for the other two (as their English wasn’t very good at all). He’s so kind.

We saw lots of beautiful landscapes but also a lot of local wildlife: birds, a penguin, dolphins, seals and even, on the way back, clouds and clouds of krill (so much so that the blue/green water was actually orangey/red).

At the furthest point away from Akaroa we stopped in a little bay that was the chimney for the Akaroa volcano. The ash that gathered up over the decades (or centuries) from the volcano are now displayed on the cliff faces around this bay. The different colours of the rock are stunning and there is a slash of silver on part of it that looks like it must have been caused by an eruption. Looking at all this, with the soundtrack of the nearby blowholes, I wish that I’d learnt more geology when I was at school. It’s truly fascinating to discover all these landscapes and try to understand how they were each created by the power of natural events.

Having thanked Steve for his explanations and driving we headed back to the car and back to Christchurch where we went back to Danielle’s place to cook dinner.

We spent a lot of time with Danielle this evening (after she got back from a family dinner). She even showed us a photobook that she’d had done for her brother’s 40th birthday based on a blog that he’d kept with his British wife as they drove in a 4×4 from Scotland to Australia. It gave us food for thought for what we could do when we get back from our trip. It’d be a shame to lose all that we’ve written and the photos from the blog.

Tomorrow we head south to Dunedin. It’s been really nice staying with Danielle and Baxta. Let’s hope the AirBNB in Dunedin is as good!! ^_^

 

Une réflexion au sujet de “Akaroa, la French Connexion

  1. Brenda

    Everyone who’s been to New Zealand says how beautiful it is. Having read your words and seen your photos, I can see what they mean xx