Le Grand Détour

The Yangtze Three Gorges Cruise – Part 1/2

france_french_flag Introduction

J’avais repéré la croisière sur le fleuve Yangtzé pendant la préparation du voyage, comme l’une des expériences emblématiques à faire lors d’un voyage en Chine, notamment pour pouvoir admirer les fameuses 3 gorges du Yangtzé et visiter le grand barrage à Yichang – c’est d’ailleurs la raison principale de notre passage à Chongqing. Mais à ce moment-là, je n’avais pas trop regardé les détails pratiques… Ce matin à l’auberge de jeunesse, il était temps de s’intéresser à la question. Il y a plusieurs options, du plus « roots » au plus luxueux, du petit bateau sans sanitaire au grand bateau de croisière avec cabine. Et dans ces derniers il y a aussi plusieurs niveaux, du bateau quasi-exclusivement chinois, avec aucune explication en anglais jusqu’au bateau international, avec excursions et guides en anglais. Nous hésitons pas mal mais nous optons finalement pour la croisière luxueuse sur bateau international. Bien sûr il s’agit d’une petite folie mais… après 2 nuits un peu pourries et l’expérience Chongqing, nous sentons que ça nous ferait du bien de nous reposer quelques jours. De plus, notre anniversaire de mariage approchant, ça ferait un beau souvenir pour célébrer 10 ans de bonheur depuis nos fameux « oui », le 22 octobre 2015 et plus de 15 ans de vie commune. Enfin, quitte à passer 4 jours et 3 nuits à naviguer, autant que ce soit dans de bonnes conditions, avec les explications qui vont bien et des excursions intéressantes à terre. Bref, on se fait plaisir ! Et au terme d’une superbe croisière, nous ne regretteron absolument pas ce choix 🙂

Le fleuve Yangtzé

Impossible de parler de cette croisière sans parler du fleuve Yangtzé lui-même et du chantier titanesque ultime du barrage des 3 gorges. Le Yangtzé est le fleuve le plus long de Chine et le 2ème plus long fleuve du monde après le Nil et avant l’Amazone. Il s’agit donc d’une « longue rivière », qui est son vrai nom d’origine en chinois « Chang jiang ». Le nom « Yangtzé jiang » viendrait d’un fonctionnaire zélé qui aurait flatté l’empereur en lui disant que le fleuve portait son patronyme, il y a fort longtemps. Toujours est-il que le Yangtzé est un fleuve très important pour le pays car ce n’est pas loin d’un tiers de la population habite le long de ses rives, soit plus de 400 milions de chinois. 400 milions de chinois pour qui la circulation fluviale est essentielle pour le commerce et le transport. Or le Yangtzé n’a pas toujours été le fleuve calme et maîtrisé qu’il est maintenant devenu grâce au barrage, bien au contraire. Avec de nombreux rapides aux rochers impitoyables, des gorges étroites aux noms évocateurs tels que « la gorge de satan », et plusieurs centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer, le Yangtzé a rendu la navigation périlleuse pendant de nombreuses années, sans compter les crues qui ont tué des dizaines de milliers de personnes. Certains passages étaient alors quasiment impossibles à franchir pour remonter le cours du fleuve, de sorte que des « tireurs » étaient obligés de remorquer les pirogues et autres embarcations, à pied, le long de chemin de hâlage creusés à même la roche. Des dizaines de tireurs étaient parfois nécessaires pour un seul bateau. Quant aux bateau de croisière de l’époque, ils utilisaient des treuils pour remonter les rapides.

Mais tout cela n’existe plus aujourd’hui. Englouti, peut-être à jamais, grâce au génie des hommes. A cause de la folie des hommes.

Le barrage des trois gorges

La Chine est le pays de la démesure et des chantiers titanesques. La démesure passée d’abord, avec la Grande Muraille bien sûr, mais également, et on a tendance à l’oublier, le plus grand et long canal du monde qui relie Beijing à Shanghai, entrepris dès le 5ème siècle, qui fut le plus grand chantier du monde de l’ère pré-industrielle. Et la Chine poursuit de nos jours sa tradition de démesure et d’entreprises colossales, s’appuyant sur des ressources et une main d’oeuvre quasi illimitées. En français l’adjectif « pharaonique » est resté pour désigner des énormes chantiers ou projets mais les pharaons font pâles figures à côté des empereurs chinois. Si bien que l’on devrait plutôt parler de chantiers « sinoïques » que « pharaoniques » ! Mais revenons au barrage.
Un projet que l’on oserait même pas imaginer chez nous. Pas une minute. Pas une seconde.
La construction d’un barrage sur le fleuve Yangtzé, à Yichang. Bon. Un barrage, on sait en construire, chez nous et ailleurs. Oui, certes. Mais peut-être pas de cette taille, car il s’agit forcément du plus gros barrage du monde et de loin, avec ses quelques 2200 mètres de long. Mais que dire de la construction d’un barrage qui nécessite la relocalisation de plus d’1,3 millions de personnes ? D’un barrage qui modifie tellement la physionomie du fleuve que son niveau monte de plus de 100 mètres à certains endroits, engloutissant par la même des villes entières, des forêts, des sites archéologiques et un passé vieux de plusieurs millénaires ? Sans parler de la faune locale, à jamais bouleversée et des espèces déjà disparues ? Les qualificatifs et superlatifs manquent pour décrire ce projet qui défie l’imagination de toutes parts. Et nous navigons maintenant sur ce fleuve apaisé, dont le barrage a permis de rendre le traffic plus fluide et plus sûr, permettant de réguler les crues et, dont les turbines, forcément les plus grosses du monde, produisent 3% de l’électricité chinois. Et ce dernier point n’est pas négligeable dans un pays dont 75% de l’électricité provient de mines de charbon. A l’origine, le barrage devait permettre de produire 10% de l’électricité de tout le pays mais il n’a pas encore atteint ce niveau.

Ce projet « sinoïque », commencé en 1996 et terminé en 2009, divise forcément, même s’il est encore trop aujourd’hui pour tirer des conclusions sur ses bilans économiques, humains et écologiques. Le guide local qui nous accompagnera pour la visite du site le dernier jour de croisière est certainement très fier et très heureux de ce projet. Il fait partie du million virgule trois de personnes relogées et bénéficie d’un appartement de 100m². C’est l’un des points mis en avant par les défenseurs du projet : de nombreuses villes toutes neuves ont été complètement reconstruites depuis zéro, permettant d’offrir aux populations déplacées des conditions de vie bien meilleures qu’avant, dans leurs constructions insalubres et ravagées par les crues. Ainsi, tout au long de la croisière nous verrons défiler ces villes nouvelles qui, en un peu plus d’une dizaine d’années, ont vu éclore des dizaines, voire des centaines d’immeubles flambants neufs. A certains endroits des efforts ont été faits pour préserver les constructions archélogiques les plus « précieuses », à renfort d’énormes digues hautes de dizaines de mètres.

Quelques derniers faits et chiffres avant de conclure sur le barrage. Si l’on parle de fluidification du trafic, cela signifie que le trafic est possible d’un bout à l’autre jusqu’à Shanghai. Oui mais il y a quand même un mur de 110 mètres de haut à franchir à la montée comme à la descente. On fait quoi alors ? Hé bien on construit le plus grand système d’écluses du monde ! Et nous les avons franchies avec notre bateau de croisière ! Encore une fois les adjectifs manquent pour donner l’idée de la dimension de ce chantier. 5 écluses pour descendre de 175 mètres au-dessus du niveau de la mer à 110, où chacune d’elles peut contenir jusqu’à deux énormes bateaux de croisière et d’autres embarcations plus petites. Ce système d’écluse est capable de faire passer l’équivalent du Titanic au-dessus de la statue de la liberté ! Par contre, ça prend quand même 3 heures de temps. Il n’y aurait pas moyen de faire plus rapide pour les petits bateaux ? Si, bien sûr, en construisant le plus grand ascenseur à bateau du monde, pardi ! Et là, en 40 minutes un bateau de faible tonnage peut monter ou descendre le barrage. Ce dernier n’est pas encore en service cependant. A cause d’un changement de design de dernière minute pour passer de la traction par cable à un système d’engrenages, rien de très « significatif ».

Pour terminer il faut quand même souligner que parler d’un chantier exclusivement « chinois » serait une erreur ou un abus de langage. Car il s’agit aussi d’un projet mondial où les entreprises comme Alstom et Siemens ont largement participé. Dans le cas d’Alstom, il s’agissait de construire les plus grosses des 32 turbines du barrage, chacune produisant la bagatelle de 700 millions de mégawatts. Le géant français a également assuré le transfert de compétences et de technologie, permettant à une entreprise chinoise d’assurer la construction des dernières turbines.

Voilà ce que l’on pourrait dire en quelques mots sur ce projet « colossalissime » mais je vous invite à faire quelques recherches pour en savoir d’avantage, ce n’est ici que la version « résumée » 😉

La suite de la croisière sans la partie 2 sauf en anglais 😉

english_flag Day 1: Chongqing

Once on the boat we were offered the possibility of upgrading our room from a twin to a double or even the luxury suite at the front of the boat with private terrace. The double was ours for just 500$ more. We declined and didn’t even ask for the price for the suite! We had imagined that the cruise boat would be full of Americans but it was mainly Chinese people with about a quarter of Europeans or Australians.

The cruise would take us down the Yangtze river from Chongqing to Yichang in 4 days/3 nights with an excursion per day, through the three-gorges and the three-gorge dam project. Our first night didn’t include dinner and so we enjoyed our pot noodles in our cabin with a cool beer ^_^ Class!

As the boat pulled away from Chongqing we went up onto the top deck (6th floor) and saw a beautifully lit up city. Under the bridge on the starboard side was the old town which I would have liked to have visited, I’m sure that there are some amazing photos to be taken…oh well!!

Day 2:

For the adventurous people there was an optional excursion to the Ghost Town this morning but at nearly 300 RMB per person per optional excursion we decided to give it a miss. Not used to cruises we were discovering quite a lot, firstly there was a table plan for dining and so we quickly met the other eight people from our table: a couple from Geneva (Bernard and Annie), a couple from Wales who will be moving to France after the cruise and a lady from the UK with her son, daughter and son-in-law. We all shared our China experiences and had a bit of a giggle over breakfast and lunch.

After lunch the boat stopped again and we all got off for the excursion to Shibaozhai which is a temple on a rock. People used to climb up to the temple using a chain but thankfully for us, throughout the years, a series of pagodas and staircases have been added. When the Three Gorges Dam Project was designed they realised that the water would cover the bottom of the building and so they decided to build a big wall all around the whole thing to protect it. The top of the wall is 178m above sea level and the water levels rise to 175m in winter time. There’s a suspension bridge that you take from the town to the island which is pretty rickety so I tried to stay in the middle and not sway it too much — I don’t want to fall into this river (knowing that this is where all the sewer pipes of Chongqing empty!!). It was a very interesting tour with a local guide and we managed to make it back to the boat without buying anything from the “Hello” market.

This evening we went to the Captain’s Welcome gala where we were given a glass of Chinese fizzy wine. It was very sweet but wasn’t bad. Our first wine since we left France!

To be continued…