Le Grand Détour

Un glacier, des kiwis et de la bière – Glacier, kiwis and beer

france_french_flag [6 mars 2016] – Franz Josef à Greymouth

Les prévisions météo n’ont pas menti aujourd’hui, il fait vraiment nuageux sur Franz Josef et la pluie est menaçante. Nous croisons les doigts car nous avons prévu de faire une randonnée de trois heures ce matin pour aller voir le glacier de plus près. C’est principalement pour l’observer que nous avons organisé cet arrêt sur la côte ouest alors ce serait dommage de ne voir que des nuages. Ce qui est certain c’est qu’il n’y aura pas de dépose en hélicoptère sur le glacier aujourd’hui : c’est l’activité phare de découverte du glacier mais bien sûr tous les créneaux étaient complets lorsque nous avons voulu nous inscrire – sans parler des 300 à 430 dollars par personne…

Nous prenons donc la voiture pour rejoindre le parking du départ des randonnées. De la brume et des morceaux de nuages s’accrochent aux arbres comme du coton le long de la rivière. En garant la voiture nous avons notre première surprise : rien que depuis le parking nous apercevons déjà le glacier, juste sous les nuages, bien qu’il soit encore loin. Chouette. Et si les nuages voulaient bien s’arrêter de descendre ce serait encore mieux !

Il faut croire que nous prières ont été entendues car non seulement les nuages ne sont pas descendus plus bas mais au fur et à mesure de notre marche d’approche ils sont remontés et se sont écartés jusqu’à laisser percer quelques rayons de soleil et des flaques de ciel bleu.

La randonnée quant à elle est étonnante : elle traverse d’abord une forêt tropicale humide de grandes fougères avant de laisser la place à un paysage lunaire à mesure que l’on remonte la rivière. Humide c’est vraiment ce qui caractérise cette région dont les montagnes sont zébrées de chutes d’eau à longueur d’année.

Nous poursuivons notre marche vers la phase terminale du glacier pour s’approcher au plus près. Personnellement je n’ai jamais eu l’occasion de voir un glacier de si près : cette rivière de glace avec ses blocs et ses pics en mouvement à peine perceptible, ses crevasses et ses replis qui avancent en se ternissant à mesure qu’ils se mélangent à la terre, c’est très impressionnant. Malheureusement ce qui impressionne aussi c’est l’ampleur du recul du glacier, témoin muet d’un réchauffement climatique indéniable aujourd’hui. Au pied de la phase terminale des panneaux montrent des photos du glacier il y a 100 ans, 50 ans, 20 ans, 10 ans et 2 ans. Bien qu’il soit naturel pour un glacier de connaître des mouvements cycliques d’avancée et de recul selon la quantité de neige, la tendance de ces 5 dernières années semble alarmante. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il est interdit de s’avancer plus loin sur le glacier devenu très instable. Cela ne nous empêche pas d’admirer cette merveille de la nature que nous découvrons pour la première fois. Sans compter que c’est ce moment que les nuages ont choisi pour laisser passer quelques rayons de soleil, yes ! Sur le haut d’un grand rocher nous nous asseyons pour prendre le temps d’absorber cette rencontre avec la nature, d’écouter la rivière, de perdre le regard sur les pentes des montagnes, de se dire qu’on est bien. Carpe diem !

Nous prenons finalement le chemin du retour en nous retournant de nombreuses fois pour nous gorger encore du panorama. Ce faisant nous croisons des rochers aux couleurs, aux vêtements de mousse et aux stries improbables le long de la rivière. Lorsque nous atteignons les trois grandes chutes le soleil réchauffe nos sourires et nous l’acceptons bien volontiers.

Le temps de retrouver le parking et nous partons pour une autre petite balade, à la découverte d’un minuscule lac surnommé la piscine de Peter, Peter’s pool. Il s’agit en fait d’un point de vue privilégié qui permet de voir un magnifique reflet du glacier dans l’eau. Nous restons quelques minutes en extase devant ce phénomène naturel, apparemment voué à disparaître d’ici quelques dizaines. L’endroit porte le nom d’un explorateur néo-zélandais qui a découvert ce mini lac durant une expédition de camping solitaire en 1864… à l’âge de 9 ans ! Précoce le gosse.

Il est maintenant l’heure de retrouver le village de Franz Josef tandis que les nuages redescendent rapidement dans la vallée. On peut dire que nous aura vu le glacier au meilleur moment de la journée.

Le moment est venu d’aller dire bonjour aux kiwis, cette espèce d’oiseau menacée mais emblématique de la Nouvelle-Zélande. Le centre de conservation de Franz Josef est l’un des rares endroits où l’on peu observer ces animaux nocturnes, quasiment impossibles à voir dans la nature. Et notamment deux « rowi », cette espèce découverte en 1994 et dont il n’existe plus que 370 individus dans le monde.

Avant de pénêtrer dans la salle nocturne où ils vivent, nous en apprenons un peu plus sur cet oiseau qui ne vole pas et qui partage de nombreuses ressemblances avec les mammifères comme l’existence d’ovaires, des narines au bout du bec, des poils sur les côtés comme les chats, etc. A l’intérieur de l’enclos nos yeux s’habituent à la pénombre et nous ne tardons pas à apercevoir notre premier kiwi, actif tout près de la barrière. Nous restons 10 minutes à observer ses allers et venus de cette petite boule de plumes rigolote avec son long bec mais nous ne pouvons malheureusement pas prendre de photo. En voici quand même deux du site officiel :

Un kiwi rowi bébé – A baby rowi kiwi

Un kiwi avec ses poils de narine – A kiwi bird with its hairy beak

Dans la prochaine salle nous en apprenons plus sur le glacier Franz Josef lui-même ainsi que sur les glaciers en général, leur topographie, les différents termes techniques pour décrire les étages du glaciers et les phénomènes qui s’y produisent. Le recul du glacier fait froid dans le dos… Nous croisons également des perroquets Kea qui sont les seuls perroquets vivants en montagne et qui sont réputé aussi intelligents que des primates. La nature extraordinaire !

Nous quittons finalement Franz Josef avec la pluie. Le pique-nique se fera dans la voiture aujourd’hui. Dommage car nous sommes garés sur le bord d’un lac apparemment magnifique mais avec la brume nous ne voyons presque rien dehors. Nous avons vraiment eu de la chance ce matin avec la météo.

Nous reprenons la route direction le nord, toujours en longeant la côte ouest. Cette route est réputée très jolie avec de nombreux points d’intérêt et de magnifiques panoramas mais le temps n’engage pas à la balade. Malgré tout nous traversons de nouveaux paysages incroyables, de rivières turquoises et de montagnes qui tombent dans la mer.

En approchant de Greymouth notre destination du jour, nous hésitons à nous arrêter aux gorges de Hokitika. Nous posons la question au pompiste en faisant le plein d’essence mais nous déconseille d’y aller par ce temps. Nous renonçons, dommage. Nous poursuivons finalement jusqu’à Greymouth où nous découvrons une auberge de jeunesse superbement décorée avec des thèmes pour chaque chambre que le jeune réceptionniste ou propriétaire nous fait visiter avec fierté. Il nous a mis dans sa chambre préférée, nous confie-t-il. Cool.

Pour en finir avec cette journée un peu grise, nous décidons d’aller nous griser visiter la brasserie locale Monteith’s Brewery, réputée depuis 150 ans. C’est dimanche aujourd’hui mais nous sommes une douzaine à nous inscrire pour la visite guidée de l’usine, sans oublier la dégustation à la fin, évidemment. La jeune guide est sympathique et nous explique les différentes étapes de récolte, de brassage, de fermentation, de mise en tonneau et d’emballage. Tout cela nous donne soif et personne ne se fait prier à la fin pour rejoindre le comptoir et se servir une pinte en tirant sur le levier 😉 Tant qu’à faire nous décidons de dîner dans cette brasserie en goûtant d’autres cuvées au passage…

Après quelques courses au NewWorld du coin, nous rentrons à l’auberge où nous passons une bonne soirée dans la salle commune. Au départ nous nous sommes installé dans l’un des canapés pour mettre à jour le blog et profiter du Wifi que l’on ne capte pas dans la chambre. Mais à un moment donné une israélienne est arrivée qui a interpellé tout le monde en trouvant ça triste que personne ne se parle alors que nous sommes une bonne vingtaine dans la salle. Et elle n’a pas tort : tous les voyageurs sont sur leur portable, tablette ou téléphone, la plupart d’entre eux avec leurs écouteurs sur les oreilles. Du coup je pose ma tablette et nous commençons à discuter, rapidement rejoint par d’autres personnes. Elle est marrante cette femme, elle n’hésite pas à dire ce qu’elle pense sans complexe et on rigole bien avec elle, à partager nos expériences de voyage. C’est vrai qu’on a constaté plusieurs fois ce « repli sur soi numérique ». Je n’ose cependant pas trop enfoncer le clou car nous-même avons passé pas mal de temps sur nos ordinateurs… En tous cas nous terminons cette journée pluvieuse dans la joie et la bonne humeur. Good night !

english_flag [6th March 2016]

Having debated long and hard about the possible ways of visiting the Franz Josef glacier (taking a helicopter and walking on the glacier itself or hiking up to the terminal face) with the weather being grey and potentially stormy we decided to walk (also taking the helicopter option would mean spending a lot of money whereas the walk was free! ^_^)

So, having checked out of the hotel and parked the car at the base car park, we set off on today’s adventure. There are a few walks that leave from here but we wanted to get as near as we could to the glacier. Unfortunately that’s not that close to the glacier anymore as its terminal face isn’t very stable and there is too much risk of it collapsing on the unsuspecting tourists below!

The walk takes you from a small wood near the car park down to the river bank where you walk along the river up towards the terminal face of the glacier. From the different stages along the walk you see more or less of the bluey/grey ice mass that sits, wedged between two mountains above us.

The glacier named after Franz Joseph I of Austria by the German explorer Julius von Haast in 1865. The Maori name for the glacier is slightly more poetic – Kā Roimata o Hine Hukatere (‘The tears of Hine Hukatere’). The legend has it that Hine Hukatere loved climbing in the mountains and persuaded her lover, Wawe, to climb with her. Wawe was a less experienced climber than Hine Hukatere but loved to accompany her until an avalanche swept Wawe from the peaks to his death. Hine Hukatere was broken-hearted and her many, many tears flowed down the mountain and froze to form the glacier.

As we arrived at the nearest point to the glacier I took dozens of photos. Literally. And we took quite a few selfies too. I’m not really sure why but I was fascinated by this mass of ice above us. How many tonnes of ice were there? How quickly (or slowly) was it advancing or receding? How long ago was its terminal face where we are now? Or covering these boulders that we’re stood on? Just as we decided to turn back to leave the sun came out and so we started taking even more photos!!

Eventually we turn to walk back down the way we came and it’s only then that I spot a kind of blowhole of ice behind us. I point it out to Stéphane and we investigate a little closer (although it’s cordoned off). It’s a little bit spooky that when I thought we were stood on rock it might actually be ice…anyway, it’s time for us to leave and so we head off quickly back down the river.

Once back at the car park we decide to do another of the walks and head to Peter’s Pool where the glacial valley is reflected in a beautiful pond after a meandering walk through the juvenile forest. We weren’t sure that it would be worth the walk but it really was (go and look at the photos to see if you agree) ^_^!!

We had decided to stop at the West Coast wildlife centre before leaving Franz Josef town. Despite reading some negative reviews on the Internet this might be our only chance of seeing some real live kiwis (as in the birds, not the people or the fruit! You can see the photos in the French bit of text above). Having paid our entrance fee we read all the panels on our way inside…there was a bit of a sas and it took some time for our eyes to become accustomed to the dark. There are only two kiwis here at the moment and we saw them both, scratching around in the mud and running up and down their enclosure. We stayed there for quite a while looking at them, straining our eyes to try and see them in more detail in the dark.

At the exit of the dark room we sat down and watched a video that explains why the kiwis are endangered (mainly imported predators eating their eggs or their young). The video shows the work carried out by the centre to work out when couples are expecting young and to go and “rescue” their eggs and protect their offspring until they are at least 1-years old and are no longer at risk. Their main enemies are rats, ferrets, stouts and whatnot. The people in charge of “stealing” the eggs have to ensure that the egg is not shaken up or turned as it’s already settled in position and could harm the baby kiwi. They tend to hatch them in incubators and then take them to small islands where there are none of their predators in order for them to grow a little before taking them back to their native homes.

It seems like such a worthwhile cause that the entrance fee doesn’t seem like enough and I’m even tempted to put my hands in my pockets again!

There is a final room before we leave the centre (via the souvenir shop) and that explains a bit more about glaciers, the Franz Josef glacier in particular and the first explorers in the region. There is a display on one wall where Captain Cook explains about the sand flies and how their bites feel like chicken pox and that they could itch for weeks…I agree…my bites have only just stopped itching…and now that I’m thinking about them they’re starting to itch again!!! ^_^

Stéphane has booked us into a hostel in Greymouth tonight and so it’s now time to hit the road. We grab some lunch on the way out and run back to the car in the rain…thank goodness we had good weather for this morning’s walk!!!

The hostel was superb. Really colourful, huge and full of people. There were all kinds of statues and decoration in most of the rooms, either African or Australian mainly, wooden and colourful and the walls were all painted bright colours too. Our room was right at the end of a corridor and even had its own private balcony…shame that it’s grey and rainy really!

The guy behind the reception suggested that we head to the local brewery for a tour and to grab some dinner and so we did. Unfortunately though, on Sundays the brewery is closed and so we still did the tour but none of the machinery was running. It was still pretty interesting and we learnt about the history of the Monteith’s company and their beers and all the merges and deals that have been done in order to keep a small family business open and working despite them being taken over by a large chain. This is yet another example of how New Zealanders are making an effort to retain certain aspects of the culture and people that made it what it is today. If that makes sense?!

After the tour we were given the opportunity to pour ourselves a small glass of beer and were also handed a voucher for three more “tasters” of other beers. We ordered some food and decided to taste most of the beers available with our vouchers. The bar was pretty full with both local people and tourists by now though we didn’t really socialise with any of them.

Once back at the hostel we wanted to work on the blog (Australia — the Great Ocean Road…how far behind are we?) and to synchronise the photos to the cloud, but there was no wifi reception in our room so we headed to the common room with a cup of tea. There were probably about a dozen people dotted around the room (it’s pretty big) and we sat on a settee pretty central to the main part of the room. I whispered to Stéphane that it was strange that no-one was talking to each other and that we were all on our telephones or PCs (before burying my nose into my laptop).

There were two other guys on the settees next to us and, after a while, a 50-year old woman came and sat next to one of them. After a minute she loudly commented about the fact that no-one was talking and that it never used to be like that before wifi was invented…

The five of us start chatting and, at the same time, I was still retouching the photos and the synchro was still going on. It was a really pleasant evening and we eventually pulled ourselves away to head to bed just after 11pm. This is one of the good things about staying in hostels, being able to chat to fellow travellers from all over the world and getting advice and hearing their stories…and all over a decent cup of tea…good times!