Barrons-nous vite fait de Muang Khua
* Petit quizz * Des propositions suivantes, laquelle ou lesquelles sont les plus à même d’empêcher toute forme de sommeil, y compris chez les voyageurs les plus fatigués ?
- Les coqs qui cocoricottent toutes les 5 minutes à partir de 23h sous notre fenêtre toute la nuit durant ?
- L’odeur d’égout épaisse et persistante qui imprègne la chambre (et nous rappelle presque avec nostalgie les couloirs du RER A) ?
- La radio locale allumée à 6 heures du matin, avec un baffle assez puissant pour réveiller toute la ville ?
- Le martellement vibratoire des vitres d’un bus tout pourri sur les routes défoncées ?
Si vous avez répondu « Toutes ces propositions », c’est bien, vous avez une petite idée de l’ambiance de ces dernières heures qui ne sont pas parmi les plus plaisantes de notre séjour laotien.
Selon le plan initial, nous devions passer 2 nuits à Muang Khua, ce qui équivaut à une journée entière à se balader dans le coin, avant d’enchaîner sur 8 heures de bus pour rejoindre Louang Namtha le lendemain. Oui mais voilà. La nuit a été pourrie. Impossible de fermer l’oeil avec ces putains de coqs qui ont gueulé non stop toute la nuit. La chambre pue, c’est une horreur. Les draps et les serviettes sont dégueulasses. Lorsqu’on tire la chasse d’eau, il y a des fuites et des remontées sur le sol de la salle de bain… Lorsque nous nous levons à 6h30, c’est pas la fête. On le prend bien quand même, en se disant qu’on en rigolera plus tard. En tous cas nous n’avons qu’une idée en tête, se casser de cette chambre d’hôte mauribonde.
Nous sortons prendre un petit dej dans le seul restaurant du coin. La crèpe à la banane et les oeufs sur le plat nous mettent un peu de baume au coeur. Je m’adresse au couple de touristes derrière nous pour savoir où ils passent la nuit… Dans la même guesthouse que nous. Et alors, ils sont contents ? A priori, oui ! Ils disent que leur chambre est propre et confortable. Mais, mais, comment ça se fait ? Ils nous disent aussi qu’ils sont venus de Louang Namtha mais qu’ils ont dû passer la nuit à Udomxai car ils n’ont pas pu avoir la correspondance de bus pour faire le trajet direct. Aïe, nous espérions le trajet direct, justement.
Nous filons à l’office du tourisme pour voir comment organiser la suite. A tout hasard nous demandons s’il est possible de nous balader seuls dans les environs mais à priori c’est très compliqué. Le trek guidé d’une journée s’avère quant à lui hors de prix. Et les bus pour Louang Namtha, alors ? C’est possible de faire le trajet dans la journée, à condition de prendre le premier bus. Il part à 8h30.
Il est 8h20. La station de bus est à 3 kilomètres, ça va être juste. Il ne nous faut pas longtemps pour prendre notre décision : nous voulons quitter cette ville, au plus tôt. Le gars de l’office du tourisme appelle la station de bus pour dire au chauffeur de nous attendre. Nous filons dans notre chambre, payons et courons avec nos sacs vers un tuktuk. Quelques minutes de route plus tard nous arrivons à la station de bus. Nous sommes attendus. Nous achetons nos billets et prenons place rapido.
Le bus est tout pourri. Comme nous arrivons bons derniers il ne reste que 2 places séparées. Les sièges sont tous petits mais nous nous casons comme nous pouvons. Après les 6+ heures de pirogue d’hier, c’est parti pour 8+ heures de bus… Enfin, si nous arrivons à temps pour la correspondance. Mais ça ne nous fait pas peur, nous sommes surtout bien contents de partir d’ici. Si seulement j’avais eu le temps de passer aux toilettes…
Ma voisine est coréenne. J’aimerais connaître son secret pour dormir dans de telles conditions. Les secousses sont parfois si violentes que tous les passagers font des bonds dans les airs. C’est à se demander comment la structure d’ensemble du bus tient le coup. Mais nous avons de la chance, il fait beau et c’est la saison sèche… Nous traversons cependant des passages boueux à flanc de montagne avec d’énormes ornières. Je me demande si la route est vraiment praticable à la saison des pluies.
Ah tiens, avant de sombrer dans un sommeil dont elle seule a le secret, ma voisinne éclairera pour moi un mystère : pourquoi semble-t-il y avoir tant de coréens au Laos, particulièrement à Vang Vieng ? Tout simplement à cause d’une émission de télé très populaire en Corée qui se passe justement à Vientiane, Vang Vieng et Luang Prabang. Le genre de facteur touristique qu’un pays ne peut absolument pas contrôler ou prévoir.
En tapant ces mots à même le bus pendant le trajet, je repousse les limites du blogging mais je sens que les nausées se sont pas loin alors il est plus sage de s’arrêter. Si j’essayais quand même de dormir ?
Nous arrivons finalement à la station de bus d’Udomxai. Il est 11h15. J’achète nos billets pour Louang Namtha. Le bus part à 11h30. C’était juste mais on l’a fait. Enfin, nous ne sommes pas encore arrivés mais c’est en bonne voie. D’ailleurs le bus est plus moderne et après quelques kilomètres, on dirait que la route est de meilleure qualité. Nous en profitons pour réserver une guesthouse avec de bonnes critiques sur booking pour le soir (vive la carte Sim3G). Nous avons besoin d’une vrai bonne nuit de sommeil. Nous avons même eu 10 minutes pour acheter du riz et des buns pour déjeuner dans le bus. C’est pas royal ?
Luang Namtha, à la recherche d’un trek
Nous atteignons la gare de bus de Luang Namtha avec le sourire. Ca y est, Muang Khua est loin derrière. Reste plus que quelques kilomètres de tuktuk pour rejoindre notre guesthouse, Amandra. Nous y sommes accueillis chaleureusement et ça change tout ! La chambre est super propre, le lit confortable, aucune odeur d’égout, c’est nickel ! Le paradis sur Terre, ou presque. Au passage, dans le hall de la réception, Susie reconnaît nos voisins de chambre lorsque nous restions à Nong Khiaw quelques jours auparavant. Nous aurons l’occasion de faire plus ample connaissance avec eux le lendemain. Mais à ce moment nous n’en savons rien.
Après nous être un peu posés, nous sortons pour visiter les environs à pied. Le soleil brille en cette fin d’après-midi, il fait chaud. Luang Namtha est une petite ville, essentiellement avec une grande route principale. Cette route est, dit-on, la meilleure du Laos. Elle sert d’autoroute pour tous les bus en provenance de Thaïlande pour rejoindre la Chine ou le Vietnam et vice-versa. Pour cette fin de journée, notre mission consiste à choisir et réserver notre trek dans la jungle pour le lendemain. Nous souhaitons en trouver un de 2 jours avec une nuit chez l’habitant si possible. Or il existe bien une quinzaine d’agences alignées les unes à côté des autres, qui proposent à priori toutes le même genre d’expérience. L’une des employées de la guesthouse nous en a conseillés 3, parmis lesquelles l’agence Green Discovery très connue et réputée au Laos. Qui dit la plus connue dit aussi la plus chère, surtout si nous ne sommes que 2 personnes à réserver un trek. En effet, plus on est de fous et plus les prix sont doux.
Bref, nous nous asseyons pour écouter le speech de 2 – 3 agences, histoire de savoir ce qu’ils proposent et d’avoir ou pas le feeling. Notamment pour le guide, dont le niveau d’anglais doit être suffisant pour pouvoir répondre à nos questions. Comme nous n’arrivons pas à trouver les bureaux de Green Discovery, nous nous arrêtons sur Laos Discovery dont le guide est super sympa. D’ailleurs nous croisons un groupe tout juste de retour de leur trek et qui semble enchanté. Même celui qui y est allé en short et qui s’est fait méchamment piquer, mordre et dévorer les mollets dont les boutons purulents nous refroidissent un peu. Nous réservons le trek pour 2, en espérant que cela fasse venir d’autres personnes. Réponse vers 21h pour finaliser la réservation.
Entre temps nous en profitons pour aller visiter un temple à 20 minutes de marche, tandis que le soleil descend rapidement sur l’horizon. Nous sommes les seuls touristes à nous rendre dans ce coin apparemment. Ou bien nous arrivons après la bataille. Nous croisons des moines sur le chemin, vaquant à leurs occupations. Le temple lui-même se trouve sur une colline. Il est imposant mais il est aussi en cours de rénovation avec des échaffaudages. Le grand stupa doré un peu plus loin brille quant à lui de tous ses feux au soleil couchant et offre un beau point de vue sur la ville et ses environs. Demain nous nous baladerons dans ces montagnes de jungle au loin, pour de nouvelles aventures.
De retour en ville, nous dînons avant de retrouver la guesthouse. Nous croisons au passage les bureaux de Green Discovery que nous n’arrivions pas à trouver plus tôt dans l’après-midi. Comme nous avons déjà réservé avec une autre agence, nous ne nous arrêtons pas pour savoir ce qu’ils proposent. Un peu de blogging en attendant 21h. Y-aura-t-il d’autres touristes avec nous ? Nous l’espérons. Non seulement à 4 ou 6, c’est plus sympa mais c’est aussi mois d’un tiers du tarif initial pour deux (qui représente encore quand même l’équivalent de 7 nuits à 2 dans notre guesthouse !).
Vers 21h, nous gagnons le bureau de Laos Discovery. Malheureusement le panneau indiquant qu’il y avait déjà 2 personnes pour le trek de 2 jours (nous) n’a pas attiré les foules. Souhaitons-nous toujours faire ce trek à 2 seulement en payant le prix fort ? Le manager n’est pas hyper chaud pour cela. Nous décidons de dire « oui ». Mais le guide que nous avons bien aimé est-il disponible ? Hmm ça a l’air compliqué. Je sens le coup que nous allons nous retrouver le bec dans l’eau et qu’il sera trop tard pour réserver ailleurs, toutes les agences ayant fermé ou étant sur le point de fermer (il est 21h15).
Après quelques minutes supplémentaires de tergiversations, nous décidons d’annuler et de récupérer notre caution. Dommage pour eux. Et peut-être dommage pour nous ! En tentant le tout pour le tout, nous piquons un sprint vers les bureaux de Green Discovery. Ils sont encore ouverts ! Et il reste encore 2 places pour le trek de 2 jours ! Yes ! Par contre notre groupe sera maintenant composé de 8 personnes… Tarif très doux mais c’est peut-être un peu beaucoup pour ce genre d’expérience. Mais il est trop tard pour faire la fine bouche. Nous payons directement et signons toutes les décharges comme quoi s’il nous arrive quelque chose ça sera de notre faute… Au moment de partir, pris d’un doute, je demande si nous passerons bien la nuit chez l’habitant. Réponse : non, il s’agira d’un « éco-lodge ». Petite déception dans les rangs. Il n’y a pas moyen d’avoir une option ? Non. Et d’ailleurs le gars nous assure que nous n’aimerions pas rester chez l’habitant. Selon lui c’est trop bruyant, les gens se couchent tard, ils fument etc. Bizarre comme attitude. L’idée que nous nous faisons à cet instant et de l' »éco-lodge » et des habitants est bien loin de la réalité…
Nous retournons à notre guesthouse, un poil déçu mais nous avons quand même réservé un super trek avec la meilleure entreprise du coin donc ça devrait bien se passer ! Je sens qu’il va y avoir du bon détour dans les heures à venir 🙂 A demain !
Escape from Muang Khua
What a night, I have rarely been so angry when I woke up! From about 3am a cockerel has been cockadoodle-dooing outside our bedroom window (which I realised at 5am I could close slightly if I removed the mosquito filter. It didn’t make much difference. At just before 6 the owners of the guesthouse opened up the metal front of the establishment which made a racket that was similar to nails down a blackboard but much louder! And then at 6am there was some music, extremely loud in the hotel.
I was so livid that I leapt out of bed, put on some trousers, and ran into the lobby of the hotel to shout at the owner to turn the music down. The only person in the lobby was a man cleaning the floor and so I asked him if he could turn the music off…his reply was a fed-up look, a shrug and pointing up the street….
The music that was so loud in our room was actually blaring out of a house about 100m away from the hotel…I couldn’t understand why no-one had killed the person responsible yet!!!!
Anyway, at least we could make the most out of the day if we’re up before 6!
We headed down the street to a restaurant that we’d seen full of tourists yesterday where we had a lovely breakfast and a delicious cup of ginger tea. A couple arrived and sat down at the table next to ours, Stéphane asked them where they were staying and if it was nice (so we could maybe change to their hotel). They said that it was nice and it was called the Chaleunsouk…strange! Maybe the upstairs rooms were nicer…
We headed up to the Tourist Office where we asked the man two things:
- If it was possible to get to Luang Namtha in one day from here? Answer: Yes, but you have to take the bus at 8:30 from the bus station which is 3km out of town.
- What kind of things we could do in and around the town? Answer: He suggested a one-day trek for 90, 000 Kip.
Stéphane and I looked at each other. What should we do? It was about 8:20. I said, “Let’s get out of here”. The man called the bus station and checked that there was space for us and that the bus would wait. He told us that the tuk-tuk would cost 10,000 Kip each and that we should “Hurry up” to the hotel to get our bags and head up to the corner where we could get a tuk-tuk.
We didn’t hesitate, running into the guesthouse, I paid the girl the 70,000 kip which was far too much for the room and we legged it back up the hill to the tuk-tuk, thanking the Tourist Office employee as we passed.
Once at the bus station Stéphane handed our big backpacks up to the driver on the roof who then proceded to wrap them and attach them with all the others. I paid for our seats and we got into the slightly rusty and ageing mini-bus. There were 2 seats available, one near the window next to a pretty Korean girl (Stéphane took this one) and one next to a large lady who clearly wanted the two seats for herself…so I got one cheek’s worth of seat. In any case I couldn’t get my knees in behind the seat in front of me so I twisted and put my feet up on a 40kg bag of rice that was in front of me in the corridor.
The road wasn’t the smoothest that we’ve ever been on and there were even parts of it that had clearly suffered with the last rains as there were huge gulleys that 4x4s would have loved, but that shook our mini-bus so much I was pretty sure that it would disintegrate!
I decided not to think about being uncomfortable or the state of the bus and got out my book* (hoping to be able to finish it on this journey).
We arrived at Oudomxai 3 hours later and Stéphane leapt off the bus to run and get tickets for the connecting bus from here to Luang Namtha. The next one was due to leave at 11:30 and so we had time for a pee-pee and to buy some lunch (3 meat buns, a bag of sticky rice and some mini-satsumas).
This second bus was much nicer, modern, clean and with loads of space. I grabbed the two seats behind the driver whilst Stéphane was buying lunch. By the time the bus left, just after 12, it was full, with people sitting on every folding seat.
Three hours later we arrived at Luang Namtha bus station where there was one tuk-tuk for the people wanting to head into town. The driver said that it’d be 10,000 kip each which is what the locals paid too and he agreed to drop us off at our guesthouse.
Luang Namtha, looking for a trek in the jungle
On arrival at the Amandra Guest House it was like heaven. The manager ran out and took my bag from me, someone else came and took Stéphane’s. As we were signing the forms, a young lady arrived with a cool, clean wet towel for us to wipe the 7 hours of transport from our faces and hands and a lovely cool lemon tea with honey which was delicious.
We were shown to our room which is small, but clean and, most importantly, not smelly! There were a couple outside who we recognised from somewhere on our trip, but we were too tired to start any kind of conversation.
In the reception we had a look at the map of the town and decided to go into town to choose a trek for the next couple of days before heading up to the temple to the north which is about one kilometre from here.
We went to three different agencies and chose one (Discovery Laos) where we met the guide in the office. He was drinking a beer with a guy having just come back from a 2 day trek. The guy had really nasty bites up both his legs which the guide said he thought came from a caterpillar. They both said that it’s best to wear trousers. The guide told us to come back in an hour when his boss would be back and be able to fill in the paperwork with us. So we headed off to the temple.
The temple is still being built (or renovated) but the stupa at the top of the hill was open and we went in and took a few photos. The gold paintwork has just been redone so it looks really good. The guard found us just as we were walking around the back and handed us an entry ticket in exchange for 10,000 kip. We hadn’t even noticed that you had to pay to be here…whoops! He then said that we could take photos…jolly good as my camera already had about half a dozen!
The view from this hill was lovely with the mist just starting to appear between the distant hills and the sun beginning to set…time for dinner!
On the way back from the restaurant we signed up with Discovery Laos hoping that they would be able to get another couple of people to sign up in order to bring the price down. The manager told us to come back at 9pm to see whether anybody else signed up.
When we got back there the manager was just trying to ring us. Nobody else had signed up and he didn’t really seem very keen to organise the trip with just two of us. He picked up his phone and tried calling the guide to see whether it was ok with him, but then said that he couldn’t get hold of him, then something about his father being sick. We understood that this wasn’t going to happen and so sprinted up to Green Discovery where we signed up with 6 other people to do a 2 day trek in the jungle with an overnight stay in a lodge in one of the villages. The salesman said that it was better than a homestay (where you stay in a villager’s house with a family) as the villagers don’t go to sleep until really late and they all smoke. Strange reasoning we thought but we didn’t really have the choice anyway so handed over our money and agreed to be back in their office at 8:45 tomorrow morning.
*Harlan Coben, Peur Noir that I’d picked up in the Guest House in Guillin.
Vite! La suite! C’est comme un roman-feuilleton!
Nous faisons au plus vite 🙂 Le récit du trek est en cours mais pour les 3-4 prochains jours nous devrions être coupés du monde sans wifi.. donc il faudra avoir un peu de patience pour la suite 😉