Le Grand Détour

Des hobbits et des gorges – Hobbits and gorges

france_french_flag [17 mars 2016]

7h20. Debout les voyageurs, une nouvelle aventure nous attend ! Il est vrai que nous aurions préféré faire une grasse matinée mais la visite de Hobbiton, le village des Hobbits, nous attend pour 10h et c’est à plus d’une heure de route vers le nord. Nous prenons malgré tout le temps d’un bon petit déjeuner chez Ian et Kathy, qui remportent haut la main la palme de tous les AirbnB que l’on a visités. C’est comme un 5 étoiles ici ! Et si aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années, ici on pourrait dire qu’aux âmes affairées, l’ardeur ne faiblit point avec le nombre des années. Oui parce qu’à 80 ans passés, Ian part toujours travailler tous les matins, lui qui dirige une société de construction – sinon il s’ennuie, nous confie-t-il. D’ailleurs c’est lui qui a chapeauté la construction de sa maison et ici, rien n’est laissé au hasard, pour atteindre une perfection de praticité et d’utilisation rarement vue. Tiens, comme ces petites veilleuses en bas le long du couloir qui s’allument automatiquement lorsqu’on passe devant la nuit et qui s’éteignent rapidement après, ou encore la douche où l’on pourrait rester des heures… Sauf que le règlement précise qu’il ne faut pas s’y attarder plus de 5 minutes ! Bon, ok, il est peut-être un peu maniaque, Ian 😉 Mais nous avons été reçus comme des rois.

Nous quittons donc Rotorua, direction Matamata. Le trajet se passe sans encombre à travers les collines ondoyantes. Plus nous avançons et plus nous comprenons pourquoi cet région a été sélectionnée par les équipes de Peter Jackson pour servir de décor à Hobbiton. Nous notons aussi que si l’île du sud est le royaume des moutons, l’île du nord est celui des vaches, qui broutent parfois par centaines dans les prés.

Nous arrivons à 9h45, juste à temps pour prendre la navette de la visite de 10h.

Avant de rencontrer la célébrité, les terres où se trouve Hobbiton appartenaient à une famille de fermiers, la famille Alexander, dotée d’un cheptel de plus de 13000 moutons (!) et des centaines de vaches. C’est en 1998 que Peter Jackson sélectionne cet endroit parmi une liste de 12 fermes candidates. Des négociations ont lieu avec la famille, notamment avec une obligation de confidentialité. Et quelques jours plus tard, l’armée néo zélandaise se ramène pour construire une route jusqu’au lieu de tournage… Malgré les précautions, il ne faut pas longtemps pour que le voisinage sache ce qu’il se trame et le périmètre ne tarde pas à être sécurisé, y compris dans les airs. Au pic du tournage, le plateau accueille jusqu’à 400 personnes entre les acteurs, les figurants, la logistique, les soigneurs, les petits gars de Weta workshop, etc. La construction de la ville s’étale de mars à décembre 1999 puis le tournage peut commencer. Il durera 3 mois. Selon le contrat, après le tournage des films, les équipes avaient pour mission de tout détruire et de tout remettre comme avant. Sauf que les intempéries vont retarder leur travail. Et pendant ce temps, l’idée de créer une entreprise pour faire visiter Hobbiton fait son chemin chez la famille Alexander. Du coup, lorsque les équipes de tournage reviennent, notamment pour les films du Hobbit, elle négocie que ce qui va être construit le soit en matériaux durables, afin que le décors puisse rester *exactement* comme dans le film. Pas bête…

Et nous voilà maintenant à arpenter ce village et ses 44 trous de hobbits de toutes les tailles. Pourtant menaçant, le temps s’est temporairement mis au beau et le soleil nous a rejoint. Nous découvrons la Comté sous son meilleur jour, yes ! Notre guide nous apprend des tas de secrets de tournage et d’anecdotes sympa. Ça nous donne forcément envie de revoir les films. Et ça nous permet aussi de comprendre le niveau d’exigence de Peter Jackson, un perfectionnisme qui frise la folie… comme ces 200000 feuilles de l’arbre artificielles qu’il demandera de repeindre à 10 jours du tournage parce qu’elles n’avaient pas tout à fait la bonne nuance de vert – arbre que l’on aperçoit 4 secondes dans le film…

De notre côté, nous admirons, au soleil, le travail des jardiniers permanents qui s’assurent que tout reste en parfaite condition et le plus proche possible des films. Ce n’est pas tous les jours que nous avons la possibilité de visiter le lieu de tournage de l’un des plus grands films de tous les temps alors nous en profitons bien, des yeux et de la pellicule. Par contre nous ne sommes pas les seuls et il faut avouer que c’est un peu l’usine… Nous finissons au Green Dragon, le pub de Hobbiton, pour une bière avant la fin du tour, et nous en profitons pour nous souhaiter une bonne saint Patrick 😉

Par comparaison, notre déjeuner à Matamata, la petite ville à côté, aura tout du médiocre. J’espère que les acteurs avaient de meilleures adresses !

Nous repartons ensuite pour 45 minutes de voiture, direction les gorges de Karangahake. Le soleil, lui, s’est maintenant caché pour de bon et les nuages menacent. Outre le côté spectaculaire de ces gorges, cet endroit est aussi connu pour son effervescence du temps de la ruée vers l’or néo-zélandaise. Dès 1880, les chercheurs plein d’espoir affluent dans la région par dizaines, puis par centaines. Des entreprises se créent, une ville se développe et les montagnes des alentours ne tardent pas à être percées comme du gruyère, avec le lot de morts inévitables dans l’affaire. Ça ne durera qu’un temps puisque dans les années 20-30, tout le filon d’or est épuisé. Et ce que nous visitons en nous promenant le long de ces gorges, ce sont les restes rouillés de cette époque vénale et turbulente, les tunnels, les rails, les chariots, les fondations d’usines de traitement de l’or.

Nous prenons la mesure de la folie des hommes dont la raison chavira au contact du précieux métal et qui ont été jusqu’à déforester massivement leur environnement (pour garder les fours chauds 24h/24h) afin d’exploiter la moindre pépite…

Sympa cette balade. Pas grandiose non plus, mais sympa. Et la pluie commence à tomber.

Nous repartons et c’est un véritable déluge qui nous accompagne pendant les deux heures de trajet jusqu’à Whitianga. En distance, il ne s’agit que de 90km, mais il faut voir les lacets de la route et les seaux de flotte qui s’abattent sur nous sans interruption. Quel dommage pour les nombreux points de vue… Nous roulons dans le brouillard, les essuie-glaces à fond et c’est long.

Nous finissons par arriver péniblement dans notre nouvelle auberge de jeunesse, le « On the Beach Backpacker » qui, comme son nom l’indique, se trouve juste à côté de la plage. Pour le même prix que notre AirBnB de compétition à Rotorua, nous avons maintenant une chambre ultra-basique, des douches et toilettes communes et pas de petit déjeuner… C’est moyen mais nous nous en contenterons. Notre chambre se trouve en fait dans un petit appartement, que nous partageons avec trois allemandes, Catia, Claudia et Zenta.

Pour le dîner nous cuisinons ce soir… mais pas de grandes recettes, hein, juste des pâtes, essentiellement pour finir la nourriture qui nous reste. Ça nous rappelle l’université ! Pendant que nous dînons, un jeune français vient rendre visite aux allemandes et s’installe dans le salon en sortant une guitare sèche, cool. Nous passons ainsi une soirée super sympa, à partager tous ensemble nos souvenirs et expériences de voyages aux quatre coins du monde. Catia prend l’avion dans quelques jours après un an de voyage. Zenta a voyagé plusieurs mois en Thaïlande et en Nouvelle-Zélande et repart chez elle la semaine prochaine. François le français est en voyage perpétuel, parti de chez lui il y a 3 ans et alternant travail et voyage. Et nous, nous vivons nos derniers détours avant le grand retour…

J’en profite pour jouer un peu de guitare. Un peu plus tard les discussions dérivent vers la Chine et je me trouve une fois de plus à raconter les anecdotes les plus croustillantes – succès garanti ! Bref, une belle soirée.

Ils passent bien vite ces derniers jours. Nous essayons de ne pas trop y penser en nous concentrant sur les ultimes aventures mais la fin du voyage approche…

Hobbiton001

english_flag [17th March 2016]

In a hole in the ground there lived a hobbit. Not a nasty, dirty, wet hole, filled with the ends of worms and an oozy smell, nor yet a dry, bare, sandy hole with nothing in it to sit down on or to eat: it was a hobbit-hole, and that means comfort.”

Talking of comfort, we enjoyed a hearty breakfast with Kathy (more yummy blueberries) after a lovely night’s sleep in the best bed in New Zealand. It was lovely chatting with her, she seems very happy and relaxed as I’ve noticed most people in Australia and New Zealand have seemed to be…must be the sunshine! ^_^

We are plain quiet folk, and I have no use for adventures. Nasty, disturbing, and uncomfortable things.”

We can’t hang around for long though as we have an adventure in front of us. For today, we’re heading to Hobbiton where we have book a tour at 10am and we’ve got quite a bit of road to travel to get there.

After a bit of stress and some questions about the GPS…we got there just in time, waited a couple of minutes before going to ask a woman whether we were in the right place…just as she started to load people onto the bus … which meant that we got onto the bus first…result!!! Having front row seats on the bus as we weaved down the bumpy country lane towards The Shire ^_^.

Sue, our driver, was a very calm fifty year old woman who explained a little bit about the setup here. The farm, run by the Alexander family was chosen by Peter Jackson to build Hobbiton. He enlisted the army to build the roads to be able to get to the part of the farm that they had chosen and this created a great deal of interest in the surrounding towns, etc. So much so that some people even tried to fly over the area in order to catch a glimpse at what was happening and what was being filmed. Peter Jackson then requested that this area become a No-Fly zone. Apparently four pilots who didn’t respect this no-fly zone lost their licences…Sue joked that she was one of the four…and then confessed that it was for a totally different reason that she had her flying permit taken off her…^_^. They even had to put security guards at the gate of the property for the 13 months of construction and filming!!

The initial deal was that Peter Jackson would leave the land in a farmable state after filming the first time. The filming for the Hobbiton scenes in the Lord of the Rings lasted for three months. After which they started to take down the Hobbit holes and remove any traces of the presence of a film set…but after removing seventeen of the hobbit holes a huge storm kicked in and so they agreed with the Alexanders that they would return the following summer to remove the remaining hobbit holes when the weather was more clement.

During this time though, the first film came out in the cinemas and people realised that it was the Alexanders’ farm that had been used for the filming and people wanted to see where it had taken place. The Alexanders brought four people down in one month to The Shire and then two people the month after that. They soon realised that it could be popular and so, when Peter Jackson got permission to make The Hobbit, they made a deal with him that he could re-use their land but on one condition. The construction of the hobbit holes would be done using permanent materials and they would be left after the filming (which only lasted 12 days after two years of construction!!) was finished. Clearly a very good deal for them (and I believe that Peter Jackson probably has his share of the profits too).

Now one of the Alexander brothers runs the farming part of the business and the other runs the tourist part….seeing how many tourists are here today I know which probably makes the most money today!!!

As for our visit, we clambered out of the bus and wandered along Gandalf’s cutting into Hobbiton. There were about thirty of us in the group with a tour guide who stopped every now and again to explain certain things to us (including the above few paragraphs!). She also tells a couple of stories about Peter Jackson’s perfectionism (which is borderline OCD) — for example the Oak Tree at the very top of Hobbiton, above Bilbo Baggin’s hole. It’s a fake. The leaves were shipped in from Singapore and stuck on, one-by-one onto the silicon tree. But ten days before filming, Peter decided that the colour of these leaves wasn’t the right shade of green and so made his crew repaint each leaf, by hand. You should realise that this tree is on screen for approximately four seconds during one of the films…

But he’s the boss! And this perfectionism is possibly the reason why the films were such a success!

All the vegetable patches and fruit trees in the village are real and there is a team of gardeners who work there (some of them since the start of the project) and they get to take any extra fruit and veg home.

The tour ends with a free glass of beer in the Green Dragon pub…Amber Ale for me and Ginger Beer for Stéphane. The ginger beer was nicer…Stéphane won!! (especially as it’s not yet 12!!!).

As we stand outside the pub, looking across at the rest of the Hobbiton village and the party field, we have time to think. It’s a pretty magical place. Walking around Hobbiton…pretty much like you would imagine having read the books. Though with a couple of hundred tourists trailing along the narrow paths like a line of ants…

Having caught the bus back to the offices at the entrance we have a quick look around the souvenir shop. In the end, I buy a magnet in the shape of a pair of Hobbits’ feet (that I had already seen, and nearly bought, in Weta workshops in Wellington).

We stopped at Matamata where we had some lunch in a dodgy café — the board offered made to order sandwiches and so I asked for a chicken and avocado one…the woman behind the counter took one off the shelf and offered to remove the brie from it…! Instead we opted for a vegetable quiche, a kumaracake and a steak pie….to share. Not great, but could have been worse!

After lunch we drove up to the Karangahake Gorge where we had a 20 minute nap in the car as it was properly raining! We decided to carry on with the plan anyway though and, after our nap, we headed off on foot over the two swing bridges and along some tram tracks up into the gorge. The tracks then headed inside some mines….which were scary dark for me but, obviously, Stéphane was fine with it all! The views down onto river below from “windows” in the mines were stunning.

Stephane then drove on to Whitianga where we discovered our hostel on the sea front just north of the main town. We were shown up to a bit of a flat were there were two bedrooms, a bathroom and a kitchen/lounge/dining room. There was even a balcony though, looking at the weather, it’s not sure that we’ll be using it very much during our stay! There were three German girls in the other room — though they weren’t travelling together…just another example of the numerous German tourists that we’ve crossed on our travels!

I cooked a vegetarian pasta dish for dinner which we ate with a slice of ham ^_^. Unfortunately it was a bit dry and not that great…maybe my cooking skills have failed in the last six months!

We ended up having a really nice evening though. One of the girls had invited a French guy (François) round and he arrived with his guitar and a few beers. Stéphane, François and Katia took it in turns to play on the guitar and Katia sung really well. Claudia drank and (force) fed me cookies (chocolate and caramel biscuits) and Zenta (a very fit young German girl who went for a jog after arriving!!!) just sat and watched and smiled whilst drinking her beer.

We all shared a lot of travelling stories and went to bed at 11:30pm and then wrote these notes until 12:30. Falling asleep now though. Goodnight!

Surely you don’t disbelieve the prophecies, because you had a hand in bringing them about yourself? You don’t really suppose, do you, that all your adventures and escapes were managed by mere luck, just for your sole benefit? You are a very fine person, Mr. Baggins, and I am very fond of you; but you are only quite a little fellow in a wide world after all!”

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