[24 décembre 2015]
Réveillon de Noël
7h50, Susie me réveille en sanglotant, ça ne va pas du tout. Elle se vide depuis 6 heures de toutes les manières possibles tandis que je plane encore dans les songes du petit matin. Je mets quelques minutes à prendre conscience de la situation mais le doute est difficilement permis, c’est belle et bien une sale gastro aux relents d’empoisonnement alimentaire… Susie avait bien dit que la sauce de sa salade césar avait un goût « différent » hier soir. Nous savons maintenant quel goût elle a réellement. En attendant Susie se tord de douleurs… Nous sommes le 24 décembre, joyeux Noël !
Les heures passent mais pas les coliques ni le reste. Doit-on appeler un médecin ? Susie n’est pas convaincue. Nous avons des immodium et du Spasfon, du thé et un grand lit où se reposer… De toutes façons il n’y a pas de remède miracle. Nous décidons d’attendre le soir pour voir si la situation se stabilise ou empire avec des complications. Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas ce soir qu’on se fera le top méga restaurant pour fêter Noël, ni demain non plus, probablement. C’est vraiment pas cool, après la si bonne soirée que l’on a passée hier et toutes les bonnes choses qui se profilaient pour les fêtes.
J’essaye de faire de l’humour avec un « Shitty Christmas everyone and crappy new year! » mais il y a des moments où même une anglaise peut perdre son flegme et son « british humor ». Désolé bébé.
Je pars en ville pour essayer de trouver des bananes qui seraient apparemment conseillées dans ces cas-là. Au préalable je dois régler un petit détail : je n’ai qu’un billet de 100 dollars et rien d’autre, ce qui ne va pas le faire au marché local… C’est un peu comme l’histoire du mec qui a le plus gros diamant du monde ici mais qui ne peut rien en faire parce que personne n’en veut ! Le personnel de l’hôtel, qui n’a pas la monnaie se révèle encore une fois au petit soin en allant la chercher quelque part à l’extérieur. Je peux enfin aller au petit marché local. Là deuxième petite aspérité, il est impossible de n’acheter que 2 ou 3 : c’est tout le régime ou rien. Bon, va pour 15 bananes alors… Susie a intérêt de pouvoir les manger 😉
Je reviens à l’hôtel. Susie est toujours allongée, hiroshima dans les intestins… C’est l’anniversaire de mon ami Hubert aujourd’hui et j’en profite pour faire un petit Skype avec lui, en direct du Canada où il y a 12 heures de décalage. L’autre bout du monde, quoi.
Je pars en ville pour déjeuner et laisser Susie se reposer. J’ai du mal à trouver où manger un morceau. Il faut dire qu’il est déjà 14h30. Je finis par m’asseoir dans un restaurant indien qui fait de la cuisine de Katmandou… en plein Cambodge, n’importe quoi. Le curry est bon mais bien épicé.
Me voilà maintenant à déambuler dans les rues de la capitale le 24 décembre, sur les rive du Tonlé Sap. Il faut chaud. De nombreux magasins arborent des décorations de Noël avec des Merry Christmas un peu partout. Je remonte le fleuve et je fais le tour du palais royal. Je n’ai pas vraiment le coeur à visiter des trucs tout seul. Je préfère me balader en observant les gens et en respirant l’atmosphère locale.
Retour à l’hôtel. C’est pas brilliant. Les heures passent. Il va falloir réfléchir au dîner de ce soir. Susie a-t-elle de la fièvre ? Pas sûr. Et si je lui offrais un thermomètre pour Noël, les phramacies doivent être encore ouvertes…
Un peu plus tôt ce matin je répondais à un message d’une des amies de Susie sur Facebook, affirmant que de mon côté tout allait bien… Sauf que depuis que je suis rentré de ma balade, je ne me sens pas si bien que ça. Voire pas bien du tout. Et ça ne s’améliore pas avec les heures qui passent. Je la sens grosse comme une maison la gastro de Noël et ça ne rate pas, vers les 19h mon intestin abdique et lâche l’affaire tandis que je me tords de douleurs. Nous voilà bien, malade à crever tous les deux pour le réveillon de Noël, génial !
Je m’énerve, j’ai mal, je suis dégoûté. Susie gémit à côté de moi… Le repas du 24 consiste en une bouchée de riz, deux cuillères de soupe et un peu de coca qui ont bien du mal à passer. Est-ce le Noël le plus pourri que l’on ait jamais passé ? En tous cas il sera forcément sur le podium ce réveillon. Est-ce le curry de cet après-midi ou tout simplement le virus de Susie qui s’est entiché de mes boyaux ? Ca ne change pas grand chose à vrai dire.
Je serre les dents à défaut de pouvoir serrer le sphynctère. Durant quelques instants néanmoins, je retrouve un peu d’humour en raclant le fond des mes neurones et j’écris sur Facebook :
« Shitty Xmas and crappy new year » is it ok to say that when you share a food poisonning *joy* with your wife on Xmas Eve? I wonder…
Oh, le père-Noël nous a amenés à tous les deux avec Susie une belle gastro le 24 décembre, il fallait pas. Vraiment. Mais comme il est bon il a aussi laissé des imodium, merci Papa Noël ! On se régale. D’ailleurs, ne dit-on pas « Gastro du réveillon, t’as mal au croupion et gastro d’Noël, t’as mal à la rondelle » ? Avec la variante « Gastro d’Noël, du riz dans la gamelle »… Aller, joyeux Noël à tous et portez-vous bien ! #imodium4ever
Bien évidemment la nuit sera horrible… De mon côte j’ai à peine fermé l’oeil une heure ou deux. Susie a quant à elle un peu d’avance sur moi et prend lentement mais sûrement le chemin de la guérison.
[24th December 2015]
Christmas Eve
Oh God. Something’s wrong…shit!! And with that I ran to the bathroom… I need to be sick, but can’t… something is seriously wrong and I have a nasty aftertaste of the Caesar sauce from last night in my mouth. It must be food poisoning.
After an hour of evacuating whatever my body wants to get rid of from wherever it can get rid of it, I wake Stéphane up. I don’t want to be alone anymore and I am seriously in need of a hug. I’m in tears and feeling extremely sorry for myself.
It’s rare for me to be this sick… I think that last time I was it was when we’d just moved to France… about 10 years ago then! Stéphane is lovely, tells me to drink water…which I do…before running back to the loo to be sick again.
I spend the rest of the day, the reveillon de noël (which is a big day in France…it’s when a lot of French people celebrate Christmas), either in bed or in the bathroom (or stuffing various kinds of medication into my mouth — Spasfon, anti-nausea, imodium, paracetamol). I eat nothing. Not one mouthful. I drink some Perrier and some water and even manage two mouthfuls of flattened Coca Cola (thanks to Stéphane flattening it for me!).
I insist that Stéphane goes out for a while, in any case, I’m no company that’s for sure. He doesn’t really want to leave me, but reluctantly does, telling me to call if I need him.
When he comes back we have a Skype with his parents who are celebrating their reveillon just the two of them this year. They’re sorry to hear that I’m ill whereas they have a feast of oysters and champagne ahead of them! Not even champagne would make me feel better now… I must really be sick!
In the evening unfortunately, Stéphane has now started to feel bad too… we splash out and order room service, so happy to be in a decent hotel!! A bowl of Pumpkin Soup from the Foreign menu and a bowl of rice — last of the big spenders!!
When it arrives, I put a spoonful of each into a cup and mix them up. I chew small mouthfuls and very slowly… I can’t manage more than that, but I’m not running to the loo so that’s a good sign!!
As Stéphane is now suffering in pretty much the same way as I did, though no vomiting (lucky man) he finds it hard to sleep. Me, on the otherhand, despite having slept most of the day, managed to fall asleep within seconds.
I did wake up a few times in the night to get some drugs or water for Stéphane or simply to be understanding! Each time feeling slightly less sick myself (good job really as there was only one bathroom in our hotel room!).
Merry bloody Christmas!
ε≡ ε≡ ε≡ Îµï¼ ï¼ˆ#・ж・)
[25 décembre 2015]
Noël, joyeux Noël
Ce n’était pas un mauvais rêve, malheureusement, c’est Noël et nous sommes au lit avec une gastro. Susie semble toutefois aller un petit peu mieux. Vers 10h nous réussisson à avaler un demi-toast que le room service nous apporte. Un peu plus tard nous sortons pour récupérer notre lessive au pressing.
De retour à l’hôtel je m’affale sur le lit et je dors jusqu’à 15h30. Toujours des crampes dans le ventre mais l’hémorragie intestinale a cessé, dieu merci. Nous mettons à jour le blog en publiant nos deux derniers articles sur la Thaïlande. Youhou.
Nous réservons nos hébergements pour tous les jours restant au Cambodge et nous commençons même à envisager la possibilité de sortir pour voir le spectacle de danse traditionelle ce soir…
A 18h, même si le ventre gémit toujours des gargouillis inquiétants, nous décidons d’y aller.
Danses du Cambodian Living Arts
Le spectacle de danse se tient dans le jardin du musée national. Il est proposé par le « Cambodian Living Art », une organisation dédiée à la sauvegarde de l’art cambodgien, qui est passé tout près de l’extinction totale lorsque les khmers rouges ont décidé de tuer tous les artistes du pays. Elle a été créée par Arn-Chorm Pond dont l’histoire est assez édifiante. Fils d’artistes propriétaires de l’opéra de Battambang, le petit Arn a d’abord vu toute sa familles se faire tuer par les khmers rouges. Il a ensuite été enrolé pour danser et jouer de la flute car les révolutionnaires avaient tout de même besoin de musiciens pour jouer leurs hymnes. Comme il apprend vite, il n’est pas tué comme d’autres enfants également recrutés. Par contre il doit jouer sur les lieux de torture et d’exécution pour couvrir les bruits des suppliciés. A 12 ans il est finalement enrolé dans l’armée des khmers rouges d’où il arrivera à s’enfuir pour gagner un camp de réfugiés en Thaïlande. Plusieurs années plus tard, à son retour au Cambodge, il créé le « Cambodian Living Art », jouant ainsi un rôle majeur dans la renaissance de l’art traditionnel, que ce soit de la danse, de la musique ou des chants.
Le spectacle est vraiment excellent, proposant de nombreuses danses différentes avec de somptueux costumes et des musiciens qui jouent directement sur la scène. C’est là que nous assistons enfin à la fameuse danse des apsaras, tout en grâces et en impossibles postures et pliages de mains. Les tableaux se succèdent pour notre enchantement et l’heure passe en un souffle de flute. De quoi nous faire oublier nos coliques. Le spectacle se termine et nous applaudissons tous chaleureusement, reconnaissant non seulement la qualité du show mais également l’énergie et la bonne humeur des danseurs qui semblent avoir également pris beaucoup de plaisir à se produire.
L’un des managers du spectacle vient faire un petit discours pour donner quelques informations sur l’association et faire de nouveau appel à la générosité du public pour les artistes… Après une semaine et demi au Cambodge, nous réalisons que ce pays est sous perfusion constante de dons privés. Des ONG par centaines, des dons de nombreux pays du monde par milions de dollars, des touristes qui n’arrêtent pas d’être sollicités, sans compter les nombreux commerces qui travaillent pour une bonne cause, c’est à dire en reversant une partie de leur gain à des associations ou en subvenant aux besoins de familles dans la misère. Les hopitaux, c’est pareil. Tristes témoignages que le gouvernement est incapable de faire quoi que ce soit pour son peuple…
Après le spectacle, nous nous arrêtons au Q Coffee House pour notre premier repas solide depuis 36 heures. Ca passe ou sa casse…
[25th December 2015]
It’s Christmas !
We wish you a Merry Christmas, we wish you a Merry Christmas, we wish you a Merry Christmas and a Happy New Year…
Not so merry in room 201 @TEAV Bassac Boutique Hotel and Spa… Stéphane is now officially sick. I’m loads better than yesterday, but still suffering with stomach cramps…
I manage to make it downstairs to have my breakfast (some toast and tea) and order Stéphane’s to take back to the room (toast and tea too)… we’re so original. The waiter doesn’t really understand that Stéphane is now sick and offers to bring them both up to our room so that we can eat together…so romantic….not!! He even notes that we should have extra big helpings as we only ordered toast…
We manage to swallow one slice each. That is all. And that will be all we have until gone 9pm this evening.
We do manage to go out to pick up the washing from the laundrette up the road though, before heading back to the hotel room for a snooze. Such energy. Such a great Christmas!
Plae Pakaa dance show
We decide to head out this evening to see a dance show, called Plae Pakaa “Fruitful”, run by the Cambodian Living Arts (CLA) organisation. We’d hesitated to go to an Apsara show in Siem Reap as the comments were that it is now a bit amateur with the dancers giggling all the time and not knowing half of the moves. But this show has a good reputation and it’s held at the National Museum which I think is a good sign too!
This show had nearly ten different dances, all with explanations projected above them at the beginning, all with live musicians (and some with singers) situated at the sides of the stage. I didn’t note all the texts for all of the dances, but here are a few that I managed to get a photo of:
APSARA — this dance was created following the gestures of Apsara images depicted on the Angkor temples. It is believed that Apsara are the mothers of Khmer dances and symbols of Khmer culture.
PAILIN PEACOCK DANCE — This traditional dance comes from the Kola ethnic group, who live in the region of Pailin in the west of Cambodia. The dance imitates the peacock with lively colors of beautiful wings, and suggests a courting scene between a peacock and a peahen. The dance is said to bring happiness and prosperity to villagers, and is often performed during New Year and ritual ceremonies in times of drought to pray for rain.
PHLOY SUOY — Phloy is a wind instrument made out of Pok bamboo by Kuoy, Suoy, Por and other minorities in Cambodia. Phloy Suoy is a harvest dance used to invoke rain for crops and an increased harvest.
BEH KRAWINE (Picking Cardamom) — The minority Por people of the Cardamom Mountains in Cambodia pick Krawine to use as a medicine. Originated in the Pursat province, this Cambodian folk dance present the ritual of Krawine picking by the Por people: the calling, picking, packing, and the shared responsibilities in completing this task.
A comic conversation between a senior man carrying palm juice with the artists who portray as young people from his village. The conversation evolves around the senior man asking about the artists well being and gathering them together for the pestle dance.
KUOS ANG-RE (Pestle Dance) — It is performed with the use of pounding sticks, which are tools used by farmers to release the rice husks. It usually takes place immediately after the harvest season to pay respect to the spirits, with hope to bring prosperous yields of rice.
Cambodian Living Arts (CLA) and Arn Chorn-Pond
The CLA organisation was created by an amazing man called Arn Chorn-Pond, who has dedicated his life to reviving traditional music, dance and other Cambodian art forms that were nearly lost because of the Khmer Rouge. 25 members of his family (including 5 of his 8 siblings) were slaughtered by the Khmer Rouge (as his parents ran an opera company in Battambang at the time). Arn managed to escape slaughter and was instead recruited by the Khmer Rouge to play their revolutionary hymns at a local killing temple. I wonder if this was the temple that we visited near Battambang (Killing caves)…
He eventually escaped into Thailand where he was adopted by an American couple and returned to Cambodia several years later where he founded CLA in 1998.
Back to the show
The dances were very impressive and I still have no idea how they manage to bend their fingers backwards like that…they must start at a young age! The music was quite hypnotic too and it managed to distract us both, on and off, from the fact that we still weren’t well.
By the time the show finished we were both slightly hungry, but slightly concerned about finding something non-risky to have for dinner. After a lot of wandering around, we opted for the Q café where I had chicken and ginger and Stéphane went for Club Sandwich and chips. Neither of us finished our dishes and explained to the waitress that it was good, but we’re both ill. Not sure she understood.
We walked back to the hotel, taking in some of the Christmas lights that decorate the centre of the town. It’s still hard to be in the Christmas spirit as neither of us are 100%.
Back at the hotel, we managed to get hold of Mum and Dad on Skype, albeit all too briefly. It’s lovely to talk to them, but makes it even harder being away from home at this time of year! And I could really have done with one of Mum’s hugs!!
Tomorrow is another day. If we’re better we may go and get depressed by learning more about what the Khmer Rouge got up to in and around Phnom Penh…something to look forward too!